23 février 2012

JEUDI 23 FEVRIER 2012 : A LA DECOUVERTE DE LA GALILEE

Ce matin, nous assistons à la messe des pèlerins dans l'église inférieure. La messe est dite en italien et nous avons la chance de recevoir l'eucharistie. Nous venons de passer notre première nuit dans la ville de Joseph et de Marie.
Hier, nous avons visité la fontaine de Marie à l'église orthodoxe Saint Gabriel, la basilique de l'Annonciation et l'atelier de Joseph dans l'église Saint Joseph située juste à côté. En sortant de la messe, je m'assoie sur le petit banc à côté de la grille d'entrée. La rue est encore déserte. Le souk est endormi. Tout est paisible. Différentes images me viennent à l'esprit. La ville actuelle semble avoir disparu. Je vois Jésus enfant courant avec les camarades de son âge dans les ruelles du village, Marie sa mère allant chercher de l'eau à la fontaine pour les besoins de la maison, Joseph dans son atelier penché sur son labeur, la famille réunie dans la maison de Joseph pour le repas, Joseph prenant Jésus dans ses bras à son retour de l'école, Marie souriant à Jésus, Joseph portant Jésus sur ses épaules les jours de fêtes, Jésus adolescent aidant son père à l'atelier et ce petit matin frisquet que Jésus a peut-être connu. Je m'attend à sentir le parfum du bois que l'on brûle pour préparer le repas du matin comme en brousse en Nouvelle-Calédonie. Que c'est beau !
L'esprit vagabonde. Je pense à la fresque et au vitrail de la mort de Joseph. Cette image m'a toujours marqué. On y voit tout l'amour de Jésus et de Dieu pour Joseph. J'image Jésus s'inquiétant pour lui chaque jour, à chaque instant alors qu'il le remplaçait à son atelier, aidant Marie dans le quotidien pour le lever, le faire s'asseoir, marcher, le coucher, le faire manger, restant auprès de lui quand Marie devait s'absenter, lui racontant sa journée et les évènements au village, le consolant et veillant sur son sommeil. Et ce regard d'amour de Jésus penché vers ce visage aimé, lui parlant du Ciel en lui tenant délicatement les mains. Marie, comme au pied de la croix, se tient silencieusement aux pieds de Joseph, le visage inondé de larmes et d'amour. Ah comme Dieu a tant aimé Joseph. Cette mort toute remplie d'humilité, de douceur et de simplicité, enfouie dans le coeur de Dieu, à l'image de sa vie. Et cela s'est passé ici, dans ces lieux.
Il faut déjà aller prendre le petit déjeuner à la maison des Soeurs de Nazareth. Je me lève avec regret mais le temps tourne et il ne s'agit pas de faire attendre le groupe. On nous apprend que Tony nous donnera une conférence ce soir sur les différentes questions bibliques que nous nous posons concernant Nazareth, l'Annonciation et les sujets ainsi que différents sujets qui peuvent nous intéresser.
C'est avec joie que retrouvons notre guide Marguerite au petit-déjeuner. Comme elle habite à Nazareth, elle avait rejoint sa famille après ces quelques jours d'absence passés à nos côtés.
Petit-déjeuner dans le réfectoire des soeurs de Nazareth. On peut y voir Tony, Sabella notre guide à Jérusalem, qui accompagne en Galilée un autre groupe.
Aujourd'hui, nous visiterons Césarée Maritime pour évoquer Pierre et Corneille avant de nous rendre à Akko, la Saint Jean d'Acre des croisés avec le déjeuner au Carmel du Mont Carmel puis ce sera notre seconde nuit à Nazareth. Nous aurons la chance de voir le Carmel et d'évoquer Elie. J'y vois un signe de la petite Thérèse de Lisieux. Qu'il est doux d'avoir une telle soeur au Ciel.
A 8h00, nous quittons la maison des soeurs de Nazareth à pied. Il fait un tantinet frisquet mais il devrait faire globalement beau dans la journée. Edouard, notre chauffeur, nous attend plus bas, au  niveau de la rue Tawfiq Ziad. Nous prenons la direction de la côte et de Césarée Maritime, située entre Tel-Aviv et Haïfa, au Sud du Mont Carmel.
En sortant de la ville par l'autoroute N°60, notre guide Marguerite nous montre une petite montagne qui selon la tradition serait le mont du précipice (Mont Kédumin, 395 m) où les habitants de Nazareth en colère auraient cherché à précipiter Jésus du haut des falaises (Luc 4, 16-30). Le pape Benoît XVI y a célébré une messe lors de son voyage en 2009.
Nous prenons la direction de la côté. La ville de Césarée maritime (à ne pas confondre avec Césarée de Philippe) est située au bord de la mer Méditerannée. Elle a été bâtie sur l'emplacement de l'ancien village grec de la Tour de Straton. Hérode reçu le village d'Auguste après on ralliement après la bataille d'Actium. Hérode chassa les juifs de la ville pour en refaire une ville grec et lui donna le nom de Césaré en l'honneur de César Auguste.
La reconstruction de la ville par Hérode débuta en 22 avant J.C. Elle devint la capitale royale d'Hérode le Grand. Il y  fait construire le théâtre, l'hippodrome, un cirque et le port protégé par des brise-lames. La ville connue un grand développement jusqu'à la fin du 1er siècle avant de décliner après l'effondrement des brise-lames du port.
Devenue capitale administrative romaine en 6 ap. J.C., c'est ici que résidait le préfet de la province de Judée-Samarie. C'est un préfet de rang équestre alors que le gouverneur de la province voisine de Syrie était de rang consulaire. Ponce Pilate (préfet de Judée de 26 à 36-37 après J.C.) y a donc vécu. C'est ici qu'a été trouvé l'inscription faisant mention de son nom et confirmant ainsi son existence.
L'inscription de Césarée maritime sur laquelle figure partiellement le nom (source Wikipédia)
C'est le petit-fils d'Hérode, Aggripa 1er qui construisit un nouveau théâtre, l'amphithéâtre romain et les thermes. Il régna de 41 à 56 ap. JC et mourut dans la ville selon les Actes des apôtres (12, 20-23). La ville devint ensuite le lieu de résidence des procurateurs romains.
C'est ici que le centurion Corneille se fit baptiser par Pierre. Il fut le premier non-Juif à devenir chrétien. (Actes 10 et 11, 1-18). 
L'apôtre Paul, après son arrestation à Jérusalem, fut transféré à Césarée et y comparut devant le gouverneur Félix, puis devant son successeur Festus et le roi Agrippa (Actes 23, 23 - 26, 32).
Césarée accueillit Origène vers le milieu du 3ème siècle. Un évêque de Césarée nommé Eusèbe (265 - 340)  s'illustra par ses ouvrages apologétiques et par la rédaction d'une histoire de l'Église primitive. 

Marguerite nous explique devant une maquette, les différentes vestiges de la ville. Puis, nous allons vers la salle de visionnage (une sorte de grosse tente) où nous est projeté un film sur l'histoire de la ville. Il nous faut attendre un peu car le film en français passe à une heure donnée et nous sommes un peu en avance. Nous en profitons pour faire quelques photos et aller au pipi-room. Le temps est superbe ce matin. Nous regardons la mer. C'est drôle de se dire que c'est la mer méditerranée que nous voyons au bout des vestiges du palais.


Martine rejoignant  le groupe en admiration devant les statues antiques à l'arrière de l'amphithéâtre.

Vue vers le palais depuis la salle de visionnage.
Vue vers l'hippodrome, l'ancien port et au fond la citadelle.
A l'entrée de l'amphithéâtre.
Assis dans l'amphithéâtre.
Vue vers le palais depuis l'hippodrome. C'est la mer méditérannée.
Après la conquête arabe en 641, Césarée maritime tombe dans l'oubli jusqu'en 1101 où les Croisés remettent son port en service et l'entourent de fortifications. 
A l'époque des croisés, Césarée devint une Seigneurie. La ville a été fortifiée par St Louis. On peut voir encore les vestiges de la forteresse des Hospitaliers, des fossés ainsi que de la citadelle transformée en restaurant. Nous passons devant la cathédrale en ruine puis du terre plein aménagée avec des boutiques d'artisanat, en direction des remparts où nous pouvons voir une petite salle voûtée accolée aux murs, toute en longueur avec une petite ouverture dans le mur du fond et décoré de croisées de voûtes .


Détails de la salle voûtée et vue des remparts de St Louis.

Nous reprenons le bus, direction le Nord pour rejoindre le Mont Carmel où nous déjeunerons au monastère Notre-Dame du Mont Carmel à Haïfa. C'est une longue route dans cette plaine côtière.

Enfin nous arrivons à Haïfa par la route n°4 (Sderot HaHagana). Nous commençons l'ascension du Mont Carmel. Sur la route, nous nous arrêtons au niveau du Jardin Yere Nof au-dessus du jardin des Bahais. Nous avons une superbe vue sur le port moderne d'Haïfa, l'antique Ptolémaïs, l'Akko hébraïque (Juges1, NT et Actes), la Saint Jean d'Acre des croisés. Nous sommes ici à une vingtaine de kilomètre des frontières du Liban.
Les Jardins en terrasses du mausolé du Bab des Bahais à Haïfa
C'est un beau jardin, bien agencé, sur ce versant du Mont Thabor, un peu bizarre cependant dans le contexte du pays. Après une petite pause photographique, nous reprenons la route en direction du monastère du Mont Carmel.
Le bus s'arrête sur un parking à bus aménagé à côté du monastère. C'est un peu bizarre car il faut traverser un petit complexe touristique avec boutiques et restaurants pour accéder au monastère. Mais la marche fait du bien après ces heures de route.
Comme nous sommes un peu en avance, nous nous arrêtons pour prier dans la belle église du monastère qui a été érigée en basilique mineure sous le patronyme de Stella Maris par le pape Grégoire XVI.
Monument à l'entrée du monastère en mémoire des 2000 soldats français de l'expédition d'Egypte en 1799.

Lors de la retraite, Bonaparte abandonna dans le monastère transformé en hôpital, 2000 soldats malades et blessés qui furent massacrés par les troupes turcs. Leurs corps furent laissés sur place après l'expulsion des Carmes, de 1799 à 1804. Au retour des pères carmes, leurs ossements furent rassemblés dans un premier temps dans des grottes puis en 1830, dans la pyramide du monument.  
L'autel de l'église au-dessus de la grotte d'Elie.



Danielle et Georges au pied de la petite Thérèse de Lisieux que nous honorons chez nous à Tomo.
Le réfectoire est très grand avec de grande tablée. Le repas est bien copieux ; la bière de Taybeh et le vin nous fait du bien. Nous sommes les premiers mais d'autres groupes sont visiblement attendus. On voit que c'est une mécanique bien rodée. Nous avons été accueillis par un Carme mais ce sont des laïcs qui nous servent et veillent sur le bon déroulement du repas.
Après le repas, nous prenons le temps de prendre un café dans la galerie attenante. C'est un peu la cohue mais on s'en sort bien. Le café préparé à la manière locale est bon.
Après le tour habituel à la boutique du monastère (point important), nous reprenons lentement le chemin du bus en admirant la vue sur la baie d'Haïfa et le phare Maris Stella construite à l'origine par le monastère mais occupé aujourd'hui par l'armée israélienne.
Le port d'Haïfa constitue un port stratégique de première importance pour Israël tant pour son activité économique que militaire.
Nous retrouvons avec plaisir Edouard au bus puis nous reprenons la route pour nous rendre à la vielle ville d'Acre des croisés au pied du Mont Carmel.
La vieille ville a une longue histoire remontant à l'Antiquité et au Moyen-âge. 


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