20 février 2012

LUNDI 20 FEVRIER 2012 : L'ESPLANADE DES MOSQUEES ET LE MUR OCCIDENTAL

Aujourd'hui Lundi, nous partons enfin visiter le gros morceau : l'esplanade des mosquées et le mur occidental.Nous avons été un peu inquiet Dimanche soir, en apprenant qu'un incident avait eu lieu sur l'esplanade des mosquées et au mur. Nous avions peur que l'esplanade ne soit fermée pour des raisons de sécurité. Mais ce matin, Tony nous rassure et nous confirme que nous pourrons visiter l'esplanade.
C'est aujourd'hui, que nous quitte Tony, notre guide. Il rejoint un autre groupe de pèlerins français. A partir de demain, une nouvelle guide viendra nous rejoindre avant de nous emmener en Galilée (comme les rois mages ....).
Il fait plus beau ce matin et moins froid. Nous prenons le bus à 8h30, direction la porte des Immondices ou des détritus.
Nous arrivons sous le soleil et intégrons rapidement la queue pour visiter l'esplanade des mosquées. Nous côtoyons des touristes écossais, des gens des pays de l'Est ainsi que des juifs qui vont à la prière au mur occidental. De loin, nous entendons un groupe folklorique qui accompagne les familles pour des bar mitzvah  (bar mitsva pour les filles). L'attente est d'environ une bonne demi-heure mais bon nous en profitons pour prendre des photos des fouilles archéologiques au pied de l'arche de Wilson qui domine la vallée du Tyropéon. De nouveaux groupes de touristes arrivent au fur et à mesure et font la queue derrière nous.
Tony notre guide qui nous invite à resserrer les rangs.
Après avoir passé les portiques de sécurité, nous nous engageons sur la rampe d'accès à l'esplanade des mosquées (le Haram al-sharif) sur laquelle nous accédons par la porte des magrébins.
L'incident du dimanche soir a laissé quelques traces car on voit encore des policiers israéliens sur l'esplanade et un calme relatif règne mais la place est vide en dehors des touristes. Une tension sourde règne encore sur l'esplanade (Nous apprendrons plus tard pendant notre séjour en Galilée que des affrontements ont eu lieu sur l'esplanade le vendredi 24 février 2012 avec des jets de pierres. La tension a été vive durant toute la semaine et dès le lendemain mardi, un second incident avait eu lieu. L'incident de Dimanche serait lié à la présence de touristes ou d'extrémistes juifs qui s'étaient mêlés à la foule des touristes chrétiens sur l'esplanade des mosquées. L'état d'Israël interdit aux fidèles juifs de prier sur l'esplanade des mosquées).
Tony nous fait traverser assez rapidement l'esplanade devant la mosquée Al-aqsa (5000 personnes peuvent y prier) et nous allons nous asseoir quelques instant sur les marches des escaliers qui mènent au Dôme du rocher.
Nous en profitons pour prendre des photos des façades de la mosquée Al-aqsa puis nous montons sur l'esplanade du Dôme du rocher.La visite est assez rapide. Tony nous fait peu de commentaires. Je pense que l'incident de la veille y est pour quelque chose.
Vue du mur occidental (le kotel) depuis la rampe d'accès à la porte des maghrébins le 20/02/2012.
Devant la mosquée Al-aqsa. La tension de la veille est toujours palpable.
En groupe devant 
Agnès devant les portiques, le dôme du rocher et le dôme de la chaîne à droite.
Nous descendons par les escaliers en face du Mont des Oliviers en direction de la porte des lions et de l'église Sainte Anne.

Pendant la traditionnelle halte pipi, nous en profitons pour apprécier le jardin où l'on peut admirer un monument à la mémoire de Mgr Lavigerie puis nous nous rendons à l'église où un père Blanc (de la Société des missionnaires d'Afrique) en grand habit pour accueille. C'est avec beaucoup de surprise que nous reconnaissons le père Peter qui nous avait accompagné en Galilée, il y a deux ans. Il était en poste en Tanzanie à cette époque. Il nous avait dit la messe au Mont Thabor et à la Primauté sur le lac de Galilée.


Le père Peter et Tony notre guide


Nous le saluons avec joie. Il nous apprend qu'il est désormais basé à Jérusalem et qu'aujourd'hui il est de service d'accueil à Sainte Anne. C'est pourquoi il est en grande tenue de Père Blanc. Il nous invite à entrer dans l'église et en profiter pour prier la Vierge Marie avant l'arrivée de la foule. Ce que nous faisons avec joie.Nous nous installons dans la nef et entonnons un Salve Regina. L'acoustique de cette église croisée du 12ème siècle est fantastique. Il suffit de fermer les yeux pour être transporté au Ciel. Après nous, nous avons droit à un choeur de touristes japonais puis des russes. C'est tout simplement magnifique.

Nous sommes ici dans un domaine appartenant à la France comme la Basilique du Pater Noster (Eleona) sur le Mont des Oliviers, le Tombeau des Rois et l'Abbaye bénédictine d'Abou Gosh). L'église est situé sur le domaine de la piscine probatique.

Dans l'Antiquité, l'eau était collectée et conservée dans des citernes et de piscines. A Sainte Anne, il est encore possible de voir plusieurs citernes. Les piscines servaient également à alimenter en eau le Temple pour ses besoins en eaux pour les sacrifices. Une de ces piscines servait de bain, fréquenté par les gens infirmes car elle avait une réputation curative. Jean 5,1 nous raconte comment Jésus se rendit ici et guérit un homme paralysé depuis 38 ans. Au milieu des ruines, on trouve aussi un monument romain dédié au dieu guérisseur Asclépios. On peut voir également des restes de piscines, les ruines d'un moutier, des colonnes et mosaïques datant de l'antiquité. 

Mais c'est ici la maison de la Vierge Marie, la maison de ses parents Sainte Anne et Saint Joachim. Il a dans l'église une très belle statue d'Anne tenant dans ses bras Marie, petite fille. En effet, selon la tradition byzantine, la crypte de l'église se situerait juste sur le lieu de la maison d'Anne et de Joachim, les parents de la Vierge Marie. Cette première église fut détruite par les perses en 614. L'église actuelle de style roman a été construite par les croisés en 1140 et dédiée à Sainte Anne.
Sainte Anne et Marie, petite fille.
Nous descendons dans la crypte par un escalier situé dans l'église. On peut y voir dans des alcôves une icône de la naissance de Marie et une autre de la guérison du paralytique.

Nous prenons un petit instant de prière en écoutant la lecture de Jean 5 sur une petite place derrière l'église. Tony nous fait d'intéressants commentaires sur la piscine probatique.


Puis, nous remontons la rue direction la via Dolorosa et le couvent de l'Ecce Homo. Le couvent de l'Ecce Homo est tenu par la congrégation des soeurs de Sion et la communauté du chemin neuf. Il conserve un dallage de l'ancienne forteresse Antonia où Jésus fut jugé par Ponce Pilate. C'est aussi un maison d'accueil recevant des pèlerins et des bénévoles. Nous y croisons aussi un jeune couple de français  de confession juive et leurs enfants. La maison est vraiment ouverte à tous. 
Porte du couvent du Lithostrotos et arche.
Là, Tony nous fait d'abord asseoir dans le petit amphithéâtre pour une petite explication sur la ville de Jérusalem à l'époque de Jésus et nous parle du lithostrotos (en grec) ou la Gabbatha en hébreux. Puis nous descendons vers le lithostrotos, le sol pavé. C'est une salle voutée où l'on peut voir un pavage qui serait celui de la forteresse Antonia de l'époque de Jésus. Sur certains pavés, des soldats romains ont gravé une sorte de jeu de marelle, le jeu des rois à cause des inscriptions encore visibles, notamment la lettre b pour basileus. On peut aussi voir un scorpion, emblème des légions romaines. Ce serait donc ici que Jésus aurait été ridiculisé (manteau rouge et couronne d'épines) et flagellé. Comment ne pas revoir ces images de la Passion où Notre Seigneur étaient insultés et flagellés sur des pavés semblables ? Comment ne pas penser à cette image du film de Mel Gibson où l'on voit Marie et Marie-Madeleine essuyer le sang de Jésus sur ces pavés ?  Nous passons quelques instants de prière dans cette salle voûtée avant de ressortir et de nous diriger vers le poste de sécurité pour accéder au mur occidental. 

Mais avant Tony nous emmène vers la boutique de son beau-père qui est un chrétien syriaque catholique. La boutique se trouve juste à côté de l'Auberge de Jeunesse de la Citadelle. Nous sommes à 2 minutes à pied du souk. Nous découvrons un monsieur très digne, avec une tenue impeccable qui nous parle des chrétiens syriaques et de la langue araméenne. Quelle chance de pouvoir rencontrer quelqu'un qui parle la langue de Jésus. Avant de nous quitter, nous prions ensemble, serrer dans la petite boutique, le Notre Père en araméen. 

Après l'avoir salué et quelques achats supplémentaires (surtout les femmes avec les écharpes et vitolio pour les étoles), nous redescendons en direction du souk pour rejoindre le poste de sécurité d'accès au mur occidental. Il y a une petite queue de touristes et d'habitants du quartier juif voisin mais cela va assez vite. Tony nous regroupe et nous indique les côtés homme et femme pour la visite. Puis nous partons visiter le mur sans oublier de nous couvrir la tête (il y a des kippa mises à disposition à l'entrée du site côté homme. Les femmes sont invités à se voiler la tête ou mettre un chapeau).

C'est toujours une grande émotion de toucher ces pierres remontant au temps de Jésus. Nous sommes envahis par une multitude d'images : Jésus au pied de ce mur, Jésus regardant les murs du Temple, Jean-Paul II lors de son pèlerinage en Terre Sainte et sa lettre de repentance glissée dans une fente du mur, etc. Beaucoup d'entre nous touchent les pierres avec les mains, d'autres les embrassent, certains glissent une prière dans une petite feuille roulée entre les pierres. Il y en a aussi qui prient le visage appuyé sur les pierres. Puis ce sont les traditionnelles photos souvenir seul ou en groupe au pied du mur. 


Nous y restons une bonne vingtaine de minutes.

Lorsque le groupe a été au complet, Tony nous emmène faire une petite promenade en ressortant par la porte des immondices. Nous descendons en longeant la muraille vers l'escalier qui mène à la vallée du Cédron où se trouve les tombeaux des rois, qui sont aussi un domaine français, pour remonter côté Gethsémani où nous attend Edouard et le bus.Nous avons quelques inquiétudes pour notre pauvre Martine qui se plaint de sa hanche. Mais avec beaucoup de courage et aidée par Danielle et son mari, elle arrive à rejoindre le bus.
Nous rentrons à la Maison d'Abraham pour prendre le déjeuner. L'après-midi, nous avons quartier libre dans le souk de la vieille ville. Tony nous donne rendez-vous pour le départ à 14h.
La majorité des pèlerins attendait ce temps libre dans le souk avec impatience depuis plusieurs jours. Nous pensons à ceux et celles qui sont restés à la Maison d'Abraham pour se reposer. Nous espérons qu'ils iront mieux dès ce soir.
Avec une partie du groupe d'hier soir, nous décidons de profiter de ce temps libre pour aller visiter  le musée d'Israël où se trouve le sanctuaire du livre (où se trouvent les manuscrits de la mer morte). Nous demandons à Tony s'il peut nous déposer à la porte de Damas pour que nous puissions prendre le tramway pour aller au musée.Tony propose de nous déposer en passant devant le musée, ce que nous acceptons avec joie. Il y a Claire, Anne, Marie-France, Christian et moi-même.
  
Après avoir déposé le groupe des souks à la porte de Jaffa, nous prenons la direction du quartier de Givat Ram à côté de la Knesset. Tony nous explique que pour rentrer il y a des taxis à l'entrée du musée. Le tramway se situe plus loin du côté du quartier des grands hôtels. Nous arrivons vers 14h30.Le musée ferme à 17h00. Nous avons à peu près 2h30 pour le visiter.
Nous commençons par visiter le sanctuaire du livre avec les fameux manuscrits de la mer morte.
Nous continuons par la maquette de la ville de Jérusalem du temps de Jésus puis nous traversons le jardin des sculptures vers le musée des synagogues.
Nous visitons aussi le musée de l'histoire d'Israël depuis l'époque des premiers peuplements à l'époque romaine puis byzantine et jusqu'à la période musulmane.
En sortons, nous délaissons les taxis, pour aller à pied sur l'avenue Derech Ruppin à la recherche de la station de tramway vers les quartiers de Kyriat Ben Gourion et Kyriat HaMenshala puis jusqu'au boulevard Sderot Herzel. Nous remontons vers le boulevard Sderot Yitshak Rabin où nous trouvons le dépôt juste à côté du carrefour de Natanel Lorch.
Il y a un tramway en attente mais peine perdue, un des distributeurs est en panne et l'autre ne prend pas de pièces (la fente des pièces est manifestement bloquée). Il ne prend que les cartes a priori d'abonnement. C'était bien la peine de faire tout ce chemin et ne pas pouvoir prendre le tramway car les distributeurs ne prennent pas les pièces. Visiblement, il n'y a pas de distributeur dans le tramway.
En désespoir de cause, nous décidons de repartir à la recherche de taxis.On aurait bien pu prendre les taxis juste à la sortie du musée au lieu de faire tout ce chemin. Mais enfin c'est l'aventure !
Nous redescendons par la rue Natanel Lorch où nous trouvons des taxis devant les hôtels. Après négociations préalables avec le chauffeur, ils acceptent de nous amener jusqu'à la Porte de Damas pour 50 shekel par taxi. Etant 5 nous n'avons pas vraiment le choix. Ils en demandait 100 pour aller jusqu'à Gethsemani.
Mais enfin cahin-caha, nous arrivons à la porte de Damas où nous rageant de voir le tramway passer.Nous remontons l'avenue vers la station des taxi-bus pour prendre le N°35 pour Ras-Alamud.
Le retour fut toute une aventure mais enfin nous arrivons à la Maison d'Abraham juste avant le dîner du soir après un petit arrêt au magasin de fruit juste à l'entrée de la rue.
Vivement la soupe et la douche.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire