12 février 2012

DIMANCHE 12 FEVRIER 2012 : BETHLEEM

6ème Dimanche du temps ordinaire
1ère lecture : La loi ancienne sur les lépreux (Lv 13, 1-2, 45-46)
Psaume : Ps 101, 2-3ab, 4-5, 6, 13, 20-21R/ N'oublie pas, Seigneur, le cri des malheureux.
2ème lecture : Ne scandaliser personne (1Co 10, 31-33, 11-1)
Evangile : Guérison d'un lépreux (Mc 1, 40-45)


Départ à 8h30, direction Beit Sahour, le champs des bergers, de l'autre côté du mur de sécurité sur la route de Bethléem.

Nous sommes invités à assister à la messe du dimanche dans l'église grecque-catholique melkite de Beit-Sahour (territoire Palestinien).

Le temps est nuageux et il fait un peu frais mais le coeur y est.

En débarquant dans la localité de Beit Sahour, nous découvrons une petite église, située en bordure de la route, avec une cour très propre, aucun détritus, aucun tags (c'est une constante en Terre Sainte. Quel contraste avec nos églises de Calédonie).

Nous découvrons l'église. En bon calédonien, nous avons commencé à nous installer dans le fond mais les paroissiens nous ont invités à avancer vers les premiers rangs.
Les paroissiens ne sont pas encore là, mais un choeur d'hommes et le chantre emplissent de chants l'église.  Nous découvrons avec surprise (c'est notre surprise) le père Michael au détour des préparatifs. Les paroissiens commencent à arriver en nombre et se mélangent volontiers avec nous.
Nous découvrons la messe de rite Melkite. Elle est dite en arabe. A la demande du père Michael, un sacristain apporte quelques livres de messe en français afin de faciliter le suivi et comprendre les mots utilisés.
La messe en rite Melkite est belle et originale. Les célébrants se tiennent à l'intérieur du choeur derrière l'iconostase avec moult encensement et incantations mais nous y retrouvons également globalement le déroulement du rite latin. Les chants du chantre et du choeur d'hommes sont magnifiques. A priori, il n'y semble pas y avoir de voix de femmes.
Le service d'autel est de même assez original pour nous. Les servants restent en tenue de ville mais le servant devant l'évangéliaire et devant les sainte espèces marche à reculons en faisant face au Livre et à l'Eucharistie.
Après la communion, nous recevons un morceau de pain béni qui est distribué aux fidèles pour être soit consommé sur place soit rapporter à la maison.
A la fin de la célébration, nous sommes invités à partager un café offert dans la salle paroissiale en présence du père Michael O'Sullivan, de l'officiant actuel le Frère Bolou Armaly, d'un autre père blanc et du conseil paroissial.




La paroisse compte environ 800 personnes appartenant à 4 familles : les Abu Sa'da, les Awad (Khair), les Al-Badd (Muleh) et les Odeh. La paroisse compte également un grand séminaire, une guest house de 25 lits pour l'accueil des pélerins située à 1.5 km de la basilique de la Nativité et une école.

La paroisse s'occupent de la construction de logement pour les familles gréco-catholiques dans la localité afin de permettre aux familles de rester depuis 1989 et de la jeunesse au travers de groupes scouts depuis 1993.

La population de la localité de Beit-Sahour est estimée à environ 12 000 habitants dont 80 % de chrétiens. La majorité travaille dans les métiers du tourisme et l'artisanat comme le travail de la nacre et du bois d'olivier.

Puis Tony nous emmène faire des emplettes dans un magasin d'une coopératives de familles chrétiennes.

A 11h45, nous partons déjeuner chez les soeurs brigidines qui nous accueille à leur Mary's house de Bethléem pour un repas qui réchauffe et revigore (il fait toujours un peu frisquet dehors). Au menu, salade, poulet, pommes de terre, haricots verts, fruits au dessert et café. Nous sommes heureux de contribuer ainsi à l'économie de ces communautés religieuses.


Après le repas, nous nous rendons à pied à la basilique de la Nativité. C'est assez simple depuis la Mary's House, c'est tout en descente dans un souk jusqu'à la place de la mangeoire.

Il y a déjà la queue et de nouveaux groupe arrivent derrière nous. Dans la file, nous apprenons que la chapelle de l'auge est fermée provisoirement parce que les orthodoxes qui en ont la charge la nettoient. On nous dit qu'il faut attendre au moins 45 minutes. Jean Bernard décide alors d'aller d`abord chez les moniales  de l`Emmanuel de rite gréco-catholique et de revenir ensuite juste avant la fermeture lorsqu'il y aura moins de monde.
La porte de l'humilité



Nous reprenons le bus à la gare routière (petite marche de 10 minutes en descente depuis la Basilique de la Nativité) puis nous remontons dans le bus, direction le mur de sécurité.
La maison des soeurs de l'Emmanuel est située juste au pied du mur, à côté de la porte d'accés. Heureusement à cette heure, la route est peu encombrée et nous arrivons facilement à tourner pour longer le mur. En passant, nous découvrons les graphitis mais aussi une belle icône de la Vierge peinte directement sur le mur (c'est nouveau.Nous en découvrirons le sens plus tard).
Icône de la Mère de l'Eglise (Ap 12), écrite sur le mur de séparation
entre Israël et le territoire palestinien.


Nous sommes accueillis par les jeunes soeurs un peu surprises car elles nous attendaient plus tard. Nous découvrons la route d'accès et leur maison situées juste au pied du mur de sécurité.  Elles nous font entrer dans leur chapelle décorée avec des fresques sur les Evangiles.
Fresque de la coupole des soeurs de l'Emmanuel.
Leur jeune mère supérieure (la première higoumène) nous parle de leur vie au pied du mur, de leur communauté, de l'icône peinte sur le mur de sécurité à l'entrée de leur propriété et nous offre ensuite une prière pour la paix. Nous sommes impressionnés par leur jeunesse et leur engagement. Nous diffuserons largement leur prière à Nouméa.
Nous recevons aussi le geste fort de l`onction de l`huile prise à la lampe brûlant devant l'icône du Christ de l'icônostase de leur chapelle.

Que leurs chants et leur voix sont beaux dans ce sanctuaire.  Elles nous offrent un peu de thé et des biscuit. Nous aurions aimé les aider un peu en leur achetant leur artisanat mais comme c'est dimanche, elles ont comme règle de la laisser fermer. Nous les quittons avec beaucoup de regret et un petit pincement au coeur car nous devons vite retourner à la basilique de la Nativité. Nous les confions à la Divine Providence !

Le monastère de l'Emmanuel à Bethléem, agrégé à l'Eglise grec Melkite catholique, dans le Patriarcat de Jérusalem, est un monastère oriental autonome, membre de la Confédération des moniales bénédictines de la Reine des Apôtres de droit pontifical. Les moniales prient en français et en arabe. Elles se tiennent là, au pied du mur, comme Marie se tenait au pied de la croix, priant et tendant la main aux uns et autres, comme à des frères, travaillant pour subvenir à leurs besoins et en faisant travailler les familles chrétiennes du voisinage, elles assument cette mission de veilleur devant l'icône de Marie écrite juste au dessus du dessin d'une porte qui s'ouvrira un jour lorsque le chemin de la paix aura fait tomber ces nouveaux murs de Jéricho.
 "Frappez et l'on vous ouvrira" Matthieu 7, 7.
"Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi." Jean 3, 20.


Très sainte Mère de Dieu,
Nous t'invoquons comme Mère de l'Eglise,
Mère des chrétiens souffrants.
Nous te supplions, par ton ardente intercession,
de faire tomber les murs de nos coeurs,
et tous les murs qui génèrent haine, violence, peur et indifférence,
entre les hommes et entre les peuples.
Toi qui par ton Fiat a écrasé l'antique serpent,
rassemble-nous et unis-nous sous ton manteau virginal,
protège-nous de tout mal, et ouvre à jamais dans nos vies
la porte de l'Espérance.
Fais naître en nous et en ce monde, 
la civilisation de l'Amour jailli de la croix
et de Jésus-Christ, notre Sauveur,
qui vit et règne dans les siècles des siècles.
Amen

Nous arrivons aux alentours de 17h30 à la basilique de la Nativité. Le gros des pélerins est déjà parti. Lorsque nous arrivons, nous trouvons un groupe de religieuses japonaises et des pélerins italiens. Nous arrivons à nous faufiler entre ces 2 groupes. 
L'attente a été longue mais heureusement nous ne sommes pas trop bousculés et chacun peut s'il le souhaite embrasser la pierre au milieu de l'étoile en argent sous l'autel de la grotte de la Nativité.

Comme tout pélerin, nous nous rendons ensuite à la grotte de la mangeoire.

Nous avons la chance d'entendre en même temps un chant de Noël interprété par les religieuses japonaises qui se sont retirées dans le fond de la grotte de la Nativité. Quelle émotion ! C'est ici que tout à commencer, le lieu de l'incarnation.
Nous ressortons par l'église sainte Catherine d'Alexandrie où nous descendons à la chapelle de saint Joseph taillée dans la roche, commémorant l'apparition de l'ange à Joseph lui commandant de fuir en Egypte (Matthieu 2:13) et située à côté de la chapelle de saint Jérôme où se situe son cénotaphe et où selon la tradition, St Jérôme aurait traduit la Bible en latin (la Vulgate) en 384.
Comme c'est dimanche, le champs des Bergers des franciscains à Beit-Sahour et la grotte du lait à Bethléem étaient malheureusement fermés. Nous sommes un peu déçus mais l'important était de nous rendre à la Basilique de la Nativité après tout.

Retour à la maison d'Abraham par la nouvelle route ouverte pour les pélerins. Il fait déjà nuit. Nous allons directement dîner.
Rendez-vous à 8h30 le lendemain. Au programme, le mont des Oliviers avec l'église du Pater, Dominus Flavit, la basilique des nations, la grotte de la Vierge à Gethsemani (la dormition) et le chemin de croix l'après-midi dans le jardin des Franciscains.


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